Homélie de Mgr Souchu du dimanche 17 novembre 2024
Première session de l’Assemblée synodale
Frères et Sœurs,
Cette messe dominicale de la paroisse Sainte-Quitterie dans la co-cathédrale d’Aire-sur-l’Adour revêt, vous le savez, un caractère particulier. Les paroissiens accueillent depuis vendredi soir l’assemblée synodale. Cette messe se situe au cœur de notre journée, de notre semaine et de notre réflexion.
L’assemblée synodale s’était retrouvée une première fois le premier dimanche de l’Avent au sanctuaire Notre-Dame de Buglose. Aujourd’hui, trente-troisième dimanche du temps ordinaire, nous sommes presque à la fin de l’année liturgique.
C’est ce jour que le pape a choisi pour en faire la journée mondiale des pauvres. C’est également la journée du Secours Catholique. La fraternité fait partie de l’un des sujets de notre synode diocésain, d’autant plus qu’elle traverse le thème d’Oser l’espérance dans nos communautés chrétiennes. Pour cette huitième journée mondiale des pauvres, le pape nous donne comme thème un extrait du livre de l’Ecclésiastique ou Siracide (21, 5) : « La prière du pauvre s’élève jusqu’à Dieu. »
Un synode, c’est une célébration. La prière et notamment l’invocation à l‘Esprit-Saint, y tient une place centrale. Alors regardons ensemble, paroissiens et membres de l’assemblée synodale, comment les textes de ce dimanche nourrissent notre prière. Comme nous sommes à la fin de l’année liturgique, ces textes nous parlent de la fin des temps.
La première lecture, tirée du Livre de Daniel, nous annonce un temps de détresse, dont Dieu aura l’initiative de la délivrance.
Par définition nous ne connaissons ni le jour, ni l’heure, ni les conditions de la fin des temps. Cela augmente notre détresse, notre angoisse. Mais nous avons l’assurance du retour du Christ à la fin des temps, c’est ce qui fonde notre grande Espérance, comme l’indiquait le pape Benoît XVI dans son encyclique sur l’Espérance. Même le Christ, nous révèle l’Évangile, n’en connaît ni le jour, ni l’heure. Alors plutôt que de nous angoisser, profitons de ce temps qui nous est donné pour nourrir notre prière de cette Espérance. C’est ce que le pape écrit dans son message pour cette journée : « L’Espérance chrétienne embrasse aussi la certitude que notre prière parvient à la présence de Dieu. » Devant l’angoisse ou les incertitudes de la vie, rappelons-nous que la prière du pauvre s’élève jusqu’à Dieu. Celui qui prie trouve toujours l’Espérance et devient lui-même témoin de l’Espérance.
La deuxième lecture, tirée de l’Épitre aux Hébreux, nous invite à nous avancer vers Dieu avec confiance.
Pour son unique offrande, le Christ a mené pour toujours à leur perfection ceux qu’il sanctifie, dit le texte. Ces versets opposent d’une certaine façon l’efficacité du sacrifice du Christ aux insuccès des sacrifices du Temple. Le Christ se donne tout entier à nous, notamment au cours de l’eucharistie, par sa parole, son corps livré et son sang versé. Cela nous invite, suivant l’appel du pape de ce jour, à demander un cœur humble, attentif à la pauvreté et plein de confiance. C’est l’esprit dans lequel nous célébrons notre synode diocésain qui nous invite à la conversion pour nos communautés chrétiennes, dans la vie quotidienne et particulièrement dans la célébration de la messe dominicale.
Dans l’Évangile, selon saint Marc, Jésus nous demande d’être attentifs en permanence.
Bien qu’il ne connaisse pas, comme nous, le moment du terme, il nous invite à déceler les signes de ce qui doit arriver. Le premier de ces signes est l’annonce d’une grande détresse. Les grandes détresses nous menacent toujours : la mort des enfants, des innocents, des otages, les guerres, le dérèglement climatique, la souffrance, la division entre les êtres humains, les peuples et même entre les chrétiens. Comme lorsque sortent les feuilles du figuier, nous savons que l’été approche, le Fils de l’homme est proche.
C’est ainsi que nous devons développer notre espérance par la prière, comme le dit le pape : « C’est de la pauvreté que peut jaillir le chant de l’espérance la plus authentique ». Dans la perspective du jubilé de 2025 qui a pour thème : Pèlerins de l’espérance, le pape demande à chacun de nous de « devenir un pèlerin de l’Espérance en donnant les signes tangibles d’un avenir meilleur ». Et il conclut par ces mots : « Là où le chant de l’espérance semble céder la place au vacarme des armes, adressons à Dieu notre invocation pour la Paix. »
Alors oui, frères et sœurs, osons l’Espérance dans nos communautés chrétiennes !
+ Nicolas SOUCHU
Évêque d’Aire et Dax