« Ne me demande que mon esprit »
Cette phrase de la prière du Synode diocésain…
Pour porter notre Synode diocésain dans la prière, notre évêque Nicolas Souchu a écrit une prière que nous sommes invités à prier régulièrement, seul ou à plusieurs. Son ancrage local apparaît particulièrement dans la phrase « À Buglose, le bienheureux Père Cestac a reçu en son cœur cette phrase : ‘Ne me demande que mon esprit’ ». Quel est cet épisode auquel fait référence cette prière ?
Le 19 juillet 1838 est un jour important dans la vie des Servantes de Marie, car c’est aux pieds de Notre Dame de Buglose, que notre Bon Père, Louis-Édouard Cestac, a reçu la grâce première, inaugurale, l’illumination spéciale de Marie « Ne me demande que mon esprit ».
En 1837, deux jeunes prostituées viennent lui demander protection. Il recherchait donc une maison à la campagne. Il visita plusieurs maisons, à Ustaritz, à Saint-Pé et à Hasparren. Aucune ne convenait, pour une raison ou pour une autre, et l’argent manquait toujours ; « Je marchai donc en aveugle et dans le vide », dira l’abbé Cestac.
Pour y voir plus clair, il se rendit, pour la première fois de sa vie, en pèlerinage à Notre-Dame de Buglose, principal sanctuaire des Landes, où la Vierge Marie est vénérée depuis le XVe siècle. Saint Vincent de Paul est né, non loin de là, à Pouy (aujourd’hui commune de Saint-Vincent-de-Paul). Le pèlerinage marial était donc aussi un pèlerinage vincentien.
L’abbé Cestac s’y rendit le 19 juillet 1838, pour la fête de saint Vincent de Paul. Il se rendit de Bayonne à Dax en voiture, puis poursuivit à pied jusqu’au sanctuaire, au milieu des pins. Il avait l’intention de demander à la Vierge Marie l’argent nécessaire à son projet (50 000 francs). Mais, dira-t-il : « Vous me fermâtes la bouche, et vous me fîtes entendre cette parole, si digne de vous et de votre grandeur, ô ma divine Mère : « Ne me demande que mon esprit ».
Il s’agissait d’une nouvelle parole intérieure. Cette parole, reçue dans le cœur, éclairait, indiquait une disposition d’esprit à garder, mais ne donnait pas la solution. Il n’a pas à se préoccuper : l’œuvre n’est pas sienne ; il est seulement au service de l’œuvre de Dieu, de l’œuvre de Marie*.
Puisse cet éclairage nous inviter à mettre nos pas dans ceux du Père Cestac dans une disposition d’esprit au service de l’œuvre de Dieu et de son Esprit-Saint pendant cette marche synodale !
* Explications tirées de https://www.servantesdemarie.com/fr/article/notre-dame-de-buglose-congregation-religieuse-servantes-de-marie